yoshua

Première apparition dans le Monde Diplomatique en décembre 1975 dans l'article La double image d'Israël : visée éthique, effet politique, par Elie Elmaleh.

Yoshua Peretz, chef syndicaliste des dockers d’Ashdod, d’« homme sans culture » ; lorsqu’un tribunal israélien condamne le même Yoshua Peretz à deux mois de prison et à 3 000 livres d’amende (équivalant à trois mois de salaire) pour faits de grève ; lorsque pour le même motif la presse israélienne identifie le chef syndicaliste à un traître ; lorsque le commentateur du Jerusalem Post va jusqu’à mettre en garde contre « ces gens-là » en parlant des ouvriers marocains d’Ashdod ; lorsque le même journal voit dans la grève d’Ashdod une manifestation de l’esprit oriental, et parle de « risque de levantinisation » (comme si le mot était infamant), nous observons non seulement le mécanisme classique du discours oppresseur réduisant les humiliés à des hommes suspects et indignes pour se justifier ainsi de les maintenir dans leur état, mais surtout nous constatons plus grave : les indices d’une attitude raciste qui expulse tout ce qui est oriental (juif ou arabe) hors du système israélien, par l’établissement d’un lien intrinsèque entre l’origine ethnique et l’attitude revendicative.