vryheid

Première apparition dans le Monde Diplomatique en janvier 1985 dans l'article La canne à sucre chante, par Narain Aiyer.

Une capacité infinie à endurer la souffrance ; une soif inextinguible de connaissances ; une acceptation stoïque des iniquités ; sans feu ni lieu ; déracinés ; des foyers brisés ; des suicides ; des droits de voyage limités ; des droits et travail limités ; impossible de ramener une fiancée du pays de leurs ancêtres ; impossible d’entrer dans cette université, dans ce théâtre ; impossible de cultiver des bananes — on a besoin de la terre pour des logements : Chatsworth pour les Indiens pas d’électricité pour ceux qui sont dans les baraquements de ce moulin de canne à sucre ; aucune aide financière pour la veuve de l’homme qui a donné trente-sept ans de sa vie pour faire chanter la canne ; pas de passeport pour l’homme qui défend les idéaux les plus élevés et les vertus les plus nobles de la civilisation occidentale et chrétienne ; le temple et le marché pour faire de la place à de nouvelles routes ; de la ville à Chatsworth, pour maintenir notre pays vénéré, une séparation sacrée et digne ; ne rends pas visite à ton ami Khumalo à Umlazi, sans permis, ni à ton ami Dyrk à Vryheid, sans permis, car la loi respecte votre séparation ; bidonville et pauvreté sur les berges de l’Umgeni ; surpopulation, malnutrition, buvettes clandestines et bagarres au couteau dans le township de Chatsworth.