vaterstadt

Première apparition dans le Monde Diplomatique en janvier 2002 dans l'article La langue de l'étranger, par Jacques Derrida.

Est-il fortuit, donc, qu’Adorno nous confie aussitôt après la « tristesse incommensurable » (fassungslose Traurigkeit), la « mélancolie » (Schwermut) avec laquelle il prend conscience d’avoir spontanément laissé « se réveiller », c’est son mot, la langue de son enfance, plus précisément d’avoir laissé se réveiller, comme s’il poursuivait un rêve éveillé, un rêve diurne, une forme dialectale de son enfance, de sa langue maternelle, celle qu’il avait parlée dans sa ville d’origine, qu’il appelle alors Vaterstadt.