tassi

Première apparition dans le Monde Diplomatique en septembre 2019 dans l'article La gauche bolivienne a-t-elle enfanté ses fossoyeurs ?, par Maëlle Mariette.

Pour la frange la plus aisée des cholos, afficher sa réussite économique implique de se doter d’un cholet encore plus extravagant que celui du voisin : cinq, six, parfois sept étages ; des murs peints de couleurs vives ; une architecture où le kitsch le dispute à l’ostentatoire ; d’immenses baies vitrées ; une superficie dépassant parfois cinq cents mètres carrés… Mais, entre les cholos et le gouvernement, la rupture est désormais consommée, nous explique Nico Tassi, anthropologue spécialiste de l’économie populaire : « Le premier conflit avec le gouvernement est survenu au moment où le pouvoir a engagé la lutte contre l’économie informelle » — qui représente 60 % du PIB et concerne 70 % de la population active (7) —, au tournant des années 2010.