supratribale

Première apparition dans le Monde Diplomatique en août 1977 dans l'article En Afrique noire distanciation et œcuménisme, par Pierre Alexandre.

Les autorités coloniales ont dû toujours compter avec l’islam, soit qu’elles se soient efforcées de ménager un establishment autocratique, souvent socialement et politiquement conservateur, soit qu’elles aient eu à faire face à des mouvements contestataires d’origine populaire et d’orthodoxie parfois contestable (par exemple : la confrérie mouride sénégalaise avant sa récupération cette dernière tendance l’emporta, tout à la fois sous l’influence de ce qui s’était passé ou se passait à l’extérieur (indépendance des pays musulmans asiatiques, soulèvements maghrébins) et par une sorte de réaction africaniste supratribale, qui utilisait l’islam, soit sous ses formes locales rénovées (hamallisme), soit sous son avatar réformiste et wahabite, comme une idéologie déjà connue et parfois familière, et par là susceptible de mobiliser de larges masses.