stefanik
Première apparition dans le Monde Diplomatique en août 1970 dans l'article « Mémoires d'une Européenne » de Louise Weiss, par Yves Florenne.
Dans le premier volume, elle évoquait le combat, dans un univers masculin sceptique, méfiant et hostile, de l’une des premières femmes libres — d’autant plus libre que son affranchissement était purement intellectuel et politique (pour le reste, la moindre des fillettes d’aujourd’hui lui en remontrerait rétrospectivement), autoportrait qui s’inscrivait dans le tableau d’une société que la guerre allait bouleverser, et dans la peinture passionnée d’une Europe encore romantique : celle de la Pologne, Christ des nations ressuscitant ; celle de la Bohême — et de la future Tchécoslovaquie — incarnée par un Milan Stefanik, qu’elle aima, qui la quitta pour aller s’écraser sur l’aérodrome de Prague : vivant, il l’eût emporté sur Bénès, et l’histoire, peut-être, eût été changée.