retroussons

Première apparition dans le Monde Diplomatique en mai 1985 dans l'article A Jackie, de tout notre cœur, par Sergio Ramirez.

Tous firent non de la tête et alors lui : Eh bien, retroussons nos manches, et maintenant son nom figure sur la plaque posée à l’entrée des écuries, car le premier édifice bâti fut destiné à la pratique de l’équitation, dans laquelle au Nicaragua nous avions un grand retard, pour ainsi dire elle était presque inconnue, (et voilà comment le nom du colonel Andrews, président-fondateur du Virginian Country Club, devint immortel), nous donc, nous décidâmes de prendre en charge l’accueil officiel de Jackie, de lui rendre les honneurs, de lui dispenser toutes sortes de fêtes, et moi, en ma qualité de secrétaire du comité directeur du Virginian, charge à laquelle j’ai été élu sans interruption depuis 1953, j’ai convoqué une réunion urgente qui s’est déroulée dans ma résidence, car le temps manquait pour rejoindre le Virginian, éloigné du centre-ville de 8 kilomètres, comptés à partir des premières prairies du golf visibles depuis la route, si coquettes et si vertes que l’on se croirait dans un autre pays, et une fois réunis ce fut comme une douche froide d’apprendre de la bouche de notre past president (qui est toujours invité aux réunions du comité directeur, le past president pouvant ainsi apporter son expérience) que nous risquions d’échouer dans notre louable entreprise (c’est en ces termes que s’exprime notre past president actuel, juriste renommé, avocat d’un grand nombre de compagnies qui ont investi dans notre nation — la Light Mine State Co.