pseudo-gestionnaire

Première apparition dans le Monde Diplomatique en février 1995 dans l'article Du discours balladurien, par François Brune.

Chanter l’Europe sans préciser laquelle, invoquer la grandeur de la France sans oser faire l’analyse critique de sa réalité, accumuler des perspectives verbales sans parler des étapes de réalisation, exhorter la collectivité à combattre l’exclusion sans mettre en cause le modèle libéral et l’économisme qui la produisent, faire des catalogues d’impératifs « allant dans le bon sens » sans dire un mot des réalités structurelles qui les empêchent, prétendre changer une société par petites touches sans rompre avec le système économique qui en détermine les maux, mouler des vœux pieux dans un langage pseudo-gestionnaire, tout cela peut faire croire à une visée politique ; ce n’en est qu’un simulacre, notamment illustré par la rhétorique balladurienne.