proto-urbains
Première apparition dans le Monde Diplomatique en septembre 2008 dans l'article Médailles d’or jamaïcaines, par Romain Cruse.
Dans un pays où la population noire représente 91 % du total, la moitié des directeurs d’entreprise proviennent de vingt et une familles « claires » (descendant de Britanniques, de Juifs portugais ou de Syriens)… A l’exception de quelques célèbres ascensions dans la finance à partir des années 1990, la plupart des Jamaïcains noirs survivent avec les revenus des salaires minimaux parmi les plus bas de l’hémisphère (320 euros par mois hors zone franche), une économie informelle représentant, d’après l’Inter American Development Bank (IDB), 43 % du PNB, les envois d’argent de la diaspora comptant pour 18 % supplémentaires… Pour les populations précarisées des campagnes de la ceinture du manioc (Yam Belt), dont est originaire Usain Bolt, et des ghettos proto-urbains de l’axe Kingston – Spanish Town, la survie passe généralement par le « hustling » (la débrouille) à la périphérie illicite de tous les secteurs d’activité légaux, notamment les industries musicale et touristique.