pastificio

Première apparition dans le Monde Diplomatique en août 1993 dans l'article L'été noir des « soldats de la paix », par Philippe Leymarie.

Et contraint d’expliquer que l’opération des Nations unies (ONUSOM) n’entend pas « coloniser la Somalie », n’est pas « sous la coupe des Américains », pas plus qu’elle ne cherche à « introduire d’autres religions » dans ce pays (1)… Un général italien, commandant les quelque deux mille cinq cents « casques bleus » de l’ancienne puissance coloniale en Somalie, dont le rappel est demandé par les instances onusiennes, car « il n’obéirait qu’aux ordres de Rome », et aurait négocié en sous-main avec les lieutenants du général Aïdid, pour retrouver le contrôle du carrefour Pastificio ("usine à pâtes") (2)… Un président de la République italienne qui évoque ces « journées somaliennes inhumaines », et explique à un président Clinton médusé, lors du sommet du G 7 à Tokyo, que la reconquête militaire de ce « check point » aurait coûté à son pays la perte de cinquante soldats : un choix impossible, pour une nation où la perte de trois hommes, début juillet à Mogadiscio avait déjà pris les dimensions d’un drame national (3)… Un prélat au Vatican qui — devant la multiplication des tracts appelant, dans la capitale somalienne, à la « vengeance des musulmans » — s’inquiète de la « dérive intégriste » à laquelle risque de conduire la logique de guerre où se cantonne l’ONU (4)… Un ministre allemand de la défense rappelant que le contingent de son pays ne sera déployé au complet, en août, que si sa zone — un carreau sur le grand damier que se partagent les soldats de vingt-six nations — a été au préalable « pacifiée » (5)… Des représentants d’organisations humanitaires, terrés derrière les casemates, se plaignant que les envoyés de M.