naturellemnt

Première apparition dans le Monde Diplomatique en août 1993 dans l'article Paris et Washington face à la crise, par Paul-Marie de La Gorce.

Par la suite, la même politique s’appliqua en Egypte, où les Frères musulmans furent soutenus contre le régime de Nasser (2) ; au Soudan avec la dictature du général Nemeiry ; dans le Pakistan du président Zia ; en Afghanistan avec le soutien des mouvements islamiques les plus extrémistes qui constituèrent l’opposition armée au régime de Kaboul (soutenu par l’URSS) jusqu’à son renversement ; peut-être même en Libye, où on accuse les Etats-Unis, non sans quelque apparence de raison, d’avoir encouragé, dans les milieux islamistes, les hommes assez résolus ou assez fanatiques pour tenter d’assassiner le colonel Kadhafi… Cette attitude américaine s’inscrivait très naturellemnt dans la logique de la guerre froide : partout, en effet, elle considérait les forces politiques et sociales s’appuyant sur les croyances et les traditions religieuses de l’islam comme le meilleur rempart contre une éventuelle pénétration soviétique, contre la tentation du communisme, contre les risques de révolution et, plus généralement, contre les forces de gauche et les nationalismes suspects d’hostilité envers les intérêts économiques et stratégiques des Etats-Unis dans la région.