mediathéâtralement
Première apparition dans le Monde Diplomatique en janvier 2003 dans l'article La raison du plus fort, par Jacques Derrida.
Mon hypothèse est celle-ci : d’une part, cette époque a commencé à la fin de ladite guerre froide pendant laquelle deux superpuissances surarmées, membre fondateurs et permanents du Conseil de sécurité, croyaient pouvoir faire régner l’ordre dans le monde par un équilibre de la terreur nucléaire et inter-étatique ; d’autre part, même si on continue ici ou là de se servir de cette locution, sa fin s’est, plutôt qu’annoncée, théâtralement, mediathéâtralement confirmée le 11 septembre (date indispensable pour se référer économiquement à un événement auquel ne correspond aucun concept, et pour cause, un événement d’ailleurs constitué, de façon structurelle, comme événement public et politique — donc au-delà de toutes les tragédies des victimes devant lesquelles on ne peut que s’incliner dans une compassion sans limite — par cette puissante médiathéâtralisation calculée des deux côtés).