koku

Première apparition dans le Monde Diplomatique en février 1987 dans l'article Entre l'esthétisme nationaliste et l'occidentalisme, par Hiroko Yamane.

Ce n’est donc ni Kawabata Yasunari, ni Mishima Yukio — les plus connus en Occident — qui sont à l’honneur dans ce volume, mais tous ceux, beaucoup moins célèbres, qui sont les porte-parole des trois courants de pensée littéraire et sociale du Japon moderne : l’esthétisme pur (mono no aware), le plus japonais des trois, parce que nourri aux sources de l’essence nationale (la notion esthétique et mystérieuse de koku-tai ) découverte par Motoori Norinaga (1730-1801) dans le Roman de Genji et dans le Kojikii (la chronique des faits anciens) ; le courant que l’on peut abusivement qualifier d’occidental dans la mesure où il est le reflet de l’immense progrès technologique du Japon et de sa conversion à la démocratie libérale ; et, enfin, le courant que l’on pourrait appeler chinois, tari au début de l’époque Meiji (1868-1912) parce qu’expression idéologique d’une période antérieure (Edo, 1603-1868), et réapparu seulement avec l’invasion de la Chine par le Japon dans les années 30.