grappins

Première apparition dans le Monde Diplomatique en août 1988 dans l'article Staline, un simple Caligula paranoïaque ?, par Jean-Jacques Marie.

Des bandes attendaient le long des voies les trains de nuit et lançaient des grappins sur les toits où s’entassaient les sacs de pommes de terre et leurs propriétaires endormis dont on retrouvait, le lendemain, les corps mutilés… La terreur déclenchée par Staline (contre les écrivains par la résolution d’août 1946 dénonçant les revues Zvezda et Leningrad et les écrivains Zochtchenko et Akhmatova, contre les philosophes en 1947 ; contre les musiciens et les historiens en 1948 ; contre les biologistes la même année avec le pogrome déclenché à la suite de la session de l’Académie des sciences naturelles d’août 1948 : contre près de trois mille biologistes et agronomes purgés, destitués, pourchassés, liquidés ; contre l’appareil du parti de Leningrad en 1948 ; contre les juifs avec la « campagne anticosmopolite » et l’ « affaire des blouses blanches » de 1953…), cette terreur n’exprime pas la folie d’une sorte de Caligula paranoïaque, comme le voulait Boris Souvarine.