fredo
Première apparition dans le Monde Diplomatique en juin 1982 dans l'article Tuer pour des idées, par Ignacio Ramonet.
En France, Jean-Pierre Melville dans l’Armée des ombres, à la gloire des terroristes gaullistes, montre magistralement l’idéalisme, la discipline de vie et l’esprit de sacrifice des combattants clandestins ; Costa-Gavras, dans Section spéciale, rappelle le geste héroïque du militant communiste « Fredo », abattant pour l’honneur de la France, métro Barbès, un officier de la Kriegsmarine ; dans l’Affiche rouge, Franck Cassenti évoque, avec un lyrisme brechtien, l’action armée et le martyre des vingt-trois membres du groupe résistant Manouchian, chantés naguère par Louis Aragon : Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant… Durant des décennies, toute une tradition cinématographique a donc flatté la pratique du terrorisme, le goût de l’attentat ; ces films glorifient la politique comme technique de meurtre et justifient l’action terroriste comme philosophie politique parce qu’elle est le dernier recours de l’individu contre une société où il lui est devenu impossible de vivre.