entrantes

Première apparition dans le Monde Diplomatique en septembre 1985 dans l'article Comment l'« intelligence artificielle » conduirait la guerre, par Dominique Desbois.

En effet, les systèmes C3 (commandement, contrôle, communication), imaginés pour permettre la maîtrise d’une escalade nucléaire dans le cadre de l’option stratégique de la riposte graduée (flexible response) adoptée par l’OTAN, souffrent de tares constitutives qui limitent leur développement : • d’une part, ils se révèlent particulièrement vulnérables non seulement aux mesures de destruction directe, mais aussi aux effets induits par un conflit nucléaire ; l’impulsion électromagnétique (13) déclenchée par une explosion atomique au-dessus du Nebraska suffirait pour entraîner l’effondrement de tous les systèmes électriques et électroniques sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis, ce qui en fait des cibles privilégiées dans le cas d’une attaque nucléaire antiforces ; • d’autre part, en tant que systèmes d’alarme et de défense, ils ont été conçus pour pécher par hypersensibilité ; décelant régulièrement de fausses attaques entrantes, ils ont déclenché à plusieurs reprises les premières étapes d’une alerte générale (14) ; la cause première peut être aussi bien la défaillance d’un composant électronique, une imperfection du logiciel, l’écho mal interprété d’un phénomène naturel (un vol d’oies sauvages), que l’erreur humaine (un opérateur monte une bande d’entraînement sur le mauvais dérouleur, provoquant ainsi la réaction opérationnelle du système à ce qui n’est qu’un simulacre).