dikstein

Première apparition dans le Monde Diplomatique en décembre 1989 dans l'article Fin des interdits, explosion de l'imaginaire, par Jean-Jacques Marie.

Les frontières mouvantes du réel et de l’imaginaire traversent aussi l’œuvre de Mikhail Kouraev : le héros de son premier récit, Capitaine Dikstein (21), trouve la mort de façon banale en allant récupérer la consigne de quelques bouteilles vides, lui dont la vie grisâtre cache une histoire tragique : depuis des années il se dissimule derrière l’identité d’un autre, membre comme lui du groupe des marins révoltés de Cronstadt en 1921 et fusillé à sa place… La recherche de la vérité historique et la peinture d’une destinée individuelle se mêlent ici dans une évocation qui réussit à unir, en un mélange parfois instable, le lyrisme, le souci du détail vrai et le didactisme historique… La Ronde de nuit du même Kouraev, est une méditation-souvenir d’un vieil agent du NKVD ; l’auteur accorde là un soin particulier au mot et à la phrase qu’il manie avec une étonnante souplesse.