dé-publiciser
Première apparition dans le Monde Diplomatique en avril 1986 dans l'article Menace d'entropie..., par Jacques Le Goff.
Destructuration du social illustrée par la crise d’un syndicalisme dont on n’hésite plus à mettre en cause la légitimité (ainsi qu’en témoigne le débat sur la représentativité) ; retour à l’individualisation des relations sociales selon un schéma qui rappelle étrangement la bonne vieille conception libérale du social « tas de sable », « émancipé de la tyrannie du collectif », si active au dix-neuvième siècle ; mise en cause de l’ordre public social et des grandes instances centrales régulatrices (l’Etat et sa loi, les syndicats et les normes négociées au niveau de la branche ou de l’interprofession) ; projet de suppression de l’autorisation administrative des licenciements économiques, trahissant la volonté de dé-publiciser et, simultanément, de dé-socialiser les problèmes de l’emploi, du moins au niveau de l’entreprise… Si cette tendance devait se confirmer, il ne fait pas de doute que l’on s’acheminerait alors, par touches successives, vers une crise très grave du droit du travail, qui éclaterait en une gerbe de régimes particuliers, mal ficelée par des normes générales et impératives, réduites à une fonction purement supplétive (cf.