caliés

Première apparition dans le Monde Diplomatique en mai 2002 dans l'article La dictature dans les têtes, par Guy Scarpetta.

Mama Julia, la « sublime matrone », génitrice du « bienfaiteur », objet d’un kitschissime culte officiel ; Urania, contradictoire, déchirée, comme rongée par son intolérable secret ; Johnny Abbès Garcia, le chef des caliés, exécuteur des basses œuvres du régime, bloc de sadisme incarné ; Chirinos, le veule et burlesque « ivrogne constitutionnel » ; les fils du dictateur, sombres crétins protégés par leur impunité, et notamment Ramfis, le play-boy minable, cupide, vulgaire, borné, bombardé chef des armées ; les conjurés eux-mêmes, comme effrayés par leur propre audace ; Balaguer, surtout, au départ porte-parole servile, médiocre comparse du dictateur, mais qui finira peu à peu, après la mort de celui-ci, par tirer les marrons du feu, en faisant preuve d’une intelligence politique et d’une habileté tactique parfaitement inattendues… Le plus important, peut-être : cet art extrêmement subtil de la composition romanesque, qui donne au livre toute sa densité, sa complexité, sa multiplicité.