bousculons

Première apparition dans le Monde Diplomatique en décembre 1982 dans l'article Pourquoi, c'est à nous de tomber, par Gérard McCrory.

Ce qui fait un pays c’est son peuple, qu’est-ce qu’un pays sinon son [peuple, Et quand tu parles de nation ne pense pas à l’abstrait mais au réel, ne te cache pas derrière la culture, tu peux savoir ce qu’est la faim, mais, personne ici ne meurt de faim, il y en aurait assez pour chacun, [au moins assez pour vivre, et même pour ceux qui ont trop peu, est-ce donc si [dur, Les codes moraux et les valeurs sont de belles vues de l’esprit, mets tout cela en pratique, regarde, est-ce que cela s’achète, qui vêtira ceux qui sont nus, qui nourrira ceux qui ont faim, qui prendra soin des démunis, qui parlera, mes amis, qui, les hommes d’argent, les possédants et les puissants, qui, les très riches, autour d’eux ne nous bousculons pas, Aucun de ceux-là ne tendra la main, ni ne donnera ce qu’il a, seuls ceux qui n’ont presque rien partagent et donnent l’amour, Prenons-le donc simplement et que les autres fassent ce qu’ils veulent, on ne peut tuer les déjà morts, ni faire trébucher les gisants, et qu’est-ce que la vie qu’on ne peut vivre, l’air qu’on ne peut respirer, la loi que l’on ne peut qu’enfreindre, la parole qu’on ne peut parler, et qu’est-ce que la mort qu’on ne peut mourir ou les pensées qu’on ne [peut penser, Décharge-moi de mes questions, dispose de ce que je dis, réponds avec [une froide logique, moi, tu ne peux me tuer, car, quand tu fabriques tes articles, combines pour gagner une livre, tues pour garder le pouvoir, alors, qui crois-tu abuser, Bâtis une nation faite de gens, pas de choses, oublie la couronne du pouvoir, le peuple, c’est lui qui doit mener, Le monde est vaste et plein de vie, il y en a pour tout le monde, dis-tu, Alors, que le monde se charge de la vie !