bondisse

Première apparition dans le Monde Diplomatique en novembre 1977 dans l'article Des lézardes dans la façade démocratique, par Bernard Cassen.

Les scènes que l’on peut observer à Bogota, dans les grandes villes de province ou dans la campagne colombienne révèlent une tension constante, une violence sourde et imminente : c’est le chauffeur de taxi qui vous invite à verrouiller soigneusement les portes pour éviter qu’au feu rouge un voyou ne bondisse dans le véhicule et, à la pointe du couteau, ne vous dévalise ; ce sont deux membres de la « police du tourisme » qui, à l’heure de la pause, braquent leurs pistolets mitrailleurs sur les ouvriers occupés à agrandir un important hôtel de Cali, de crainte que ces derniers ne soient tentés d’aller dérober quelque objet dans les chambres adjacentes ; ce sont les fouilles et les contrôles tatillons de l’armée tous les vingt kilomètres lorsqu’on s’engage dans les zones rurales.