bérengo

Première apparition dans le Monde Diplomatique en avril 1980 dans l'article De l'action humanitaire au dangereux précédent, par Antoine Zanga.

Mais l’occupation se traduit encore par un partage des compétences internes entre le gouvernement centrafricain et les autorités françaises, ou en d’autres termes par des abandons de souveraineté de la part de l’Etat centrafricain au bénéfice de la France : désignation de l’actuel chef d’Etat centrafricain non par le peuple ou ses représentants, mais par la France, qui, en même temps que ses militaires, le leur a débarqué de ses avions ; hommes de troupe français contrôlant les identités, montant la garde devant le palais présidentiel et les autres bâtiments publics, imposant le respect du couvre-feu et patrouillant dans les rues de Bangui ; autant d’opérations de maintien de l’ordre qui relèvent normalement de la police centrafricaine et s’ajoutent à d’autres opérations visant à assurer la sécurité extérieure du pays et qui, elles, relèvent en temps normal d’une armée centrafricaine dont on déplore aujourd’hui l’inexistence alors qu’on l’accusait récemment encore d’avoir procédé à des massacres d’enfants ; il faut enfin signaler cette forme de contrôle qu’exercerait, à en croire la presse, l’ambassadeur de France à Bangui sur les audiences et les conférences de presse présidentielles, ainsi que l’évacuation précipitée, le tri et l’exportation vers la France des archives publiques de l’ancien palais impérial de Bérengo ; autant de faits qui tendent à consacrer, parmi d’autres, le caractère d’occupation de sauvegarde que revêt l’actuelle présence militaire française en Centrafrique.