antipsychologiques

Première apparition dans le Monde Diplomatique en juillet 1996 dans l'article Un art ancré dans l'histoire, par Jean-Christophe Bailly.

Sans doute est-ce là une des raisons pour lesquelles on le voit si souvent puiser à la littérature non théâtrale, voire à l’enquête ethnographique ou à la philosophie —, comme si les récits qui y sont enchâssés fournissaient au plateau une manne que ne procurent ni le répertoire ni l’écriture contemporaine, sauf dans les cas où celle-ci pose directement la question de son rapport à l’histoire, la question du centre : non comme un problème, mais dedans, dans la nasse, c’est-à-dire en reprenant aussi de vieux mythes et de vieux personnages et en les faisant agir comme des vestiges ou des missiles, comme les véritables mines antipsychologiques qu’ils sont, dormant dans la mémoire du théâtre, ainsi que l’a compris Heiner Müller, qui les considère comme des matériaux.