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Première apparition dans le Monde Diplomatique en août 1993 dans l'article La province turque des lettres allemandes, par Timour Muhidine.

Emine Sevgi Özdamar, quant à elle, est peut-être l’élément le plus insolite de cette « nouvelle province » de la langue allemande : dramaturge, comédienne, nouvelliste (son recueil Mutterzunge (Languemère) paraît en 1990 chez Rotbuch Verlag, à Berlin), elle crée l’événement à Klagenfurt en 1991 lors de la lecture d’un extrait de son roman : Das Leben ist eine Karawanserei — Hat zwei Türen — aus Einer kam Ich rein — aus der Anderen ging Ich raus (La vie est un caravansérail — Elle a deux portes — Je suis entrée par la première — Je suis sortie par la seconde) (Kiepenheuer und Witsch, Cologne, 1992), une prose heurtée, trépidante, qui brille des feux de la révolte et lui vaut d’obtenir le prestigieux prix Ingeborg Bachmann, traditionnellement attribué à une œuvre novatrice de langue allemande ; et pourtant, cette année-là, les suffrages se portèrent sur l’allemand rocailleux d’une « immigrée » de Turquie !